Le blackout en Espagne montre que toutes les énergies ne sont pas équivalentes et que certains choix technologiques seraient risqués pour l’avenir : en plus de manquer d’énergie – ce qui arrivera inéluctablement – nos sociétés réduiraient leur capacité à gérer la pénurie d’énergies fossiles, alors même qu’elles auraient cru se renforcer.
La transition énergétique est-elle possible selon la thermodynamique ? Rien n’est moins sûr, ce cadre théorique n’étant peut-être pas adapté pour répondre à la question. Cet article rappelle les limites de la thermodynamique des machines, en invitant à étudier la substitution des énergies à partir des sciences de la complexité. Les sociétés humaines sont autre chose, et plus que des machines.
Cet article explore l’éventualité que divers biais aient historiquement traversé la littérature scientifique sur la transition énergétique, contribuant à un optimisme que les connaissances établies, préalables à cette littérature spécifique, n’auraient pas été en mesure de soutenir.
Si la décarbonation fait prendre le risque de la vassalisation, si la performance de l’Europe dans la décarbonation indique aussi qu’elle devient un satellite industriel et économique d’autres puissances, il est plus que temps d’investir la prudence, de réduire, dans l’ensemble, la dépendance à la complexité, tout en luttant frontalement contre les énergies fossiles, sans parier sur des substituts.