L’idée qu’il serait physiquement possible de stabiliser une industrie et une économie, de réduire les émissions de CO₂ tout en procurant une plus grande souveraineté grâce à l’énergie du vent, du rayonnement solaire ou d’origine nucléaire pourrait ne relever que de la croyance, faisant de la science de la transition énergétique une pseudoscience.

La transition énergétique est-elle possible selon la thermodynamique ? Rien n’est moins sûr, ce cadre théorique n’étant peut-être pas adapté pour répondre à la question. Cet article rappelle les limites de la thermodynamique des machines, en invitant à étudier la substitution des énergies à partir des sciences de la complexité. Les sociétés humaines sont autre chose, et plus que des machines.

La croissance économique et la consommation d’énergie sont-elles intrinsèquement liées ? Le découplage énergétique est-il possible ?
Il l’est, en ce qui concerne les formes d’énergie converties par les ENS, même au début de leur exploitation et alors qu’elles sont disponibles en grande quantité : plus on les exploite, moins la croissance augmente.

Si la décarbonation fait prendre le risque de la vassalisation, si la performance de l’Europe dans la décarbonation indique aussi qu’elle devient un satellite industriel et économique d’autres puissances, il est plus que temps d’investir la prudence, de réduire, dans l’ensemble, la dépendance à la complexité, tout en luttant frontalement contre les énergies fossiles, sans parier sur des substituts.